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Lectures d'ouverture - UE8

15 mars 2017

Un patient est un Homme avant d’être un malade.

Par Jordan Pothain, Thibaud Celce, Léonard Simon

 

Photo issue de Télérama.fr publiée le 18/01/2014

« J’aime penser qu’un livre est une lettre adressée à tous » 

    L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau est une lettre que l’on prend plaisir à lire, que l’on soit informé ou non sur les pathologies exposées par l’auteur. Cet ouvrage s’inscrit clairement dans une volonté de vulgarisation scientifique au travers de récits issus de cas réels du Docteur SACKS. Le neurologue les accompagne d’analyses qui soulèvent de nombreuses questions chez le lecteur, le rendant ainsi « accroc » au livre dans l’espoir de trouver des réponses dans les post-scriptum ou la suite du livre. Il s’appuie sur des histoires insolites, marquantes et déroutantes rendant cet ouvrage captivant : le lecteur peut à tout moment s’identifier ou identifier un proche aux patients-personnages. Nous distinguons quatre parties traitant de concepts neurologiques distincts où chaque récit est différent mais construit autour d’une même pensée du Docteur SACKS : « il faut toujours voir la personne avant la maladie ».

    A travers cette œuvre, l'auteur nous présente vingt-quatre cas cliniques qui illustrent ce « métier à tisser enchanté » qu'est le cerveau selon Sherrington. Ces essais placent le lecteur dans la peau d'un étudiant qui découvrirait la neurologie en tant que « science romantique » comme aime la définir SACKS en citant LOURIA. Grâce à une démarche rigoureuse, l'auteur retrace ses efforts pour appréhender, non sans une certaine fascination, le déséquilibre qui a perturbé l'imagination, la mémoire ou la perception d'une personne. En parcourant différentes thématiques, on peut nous aussi essayer de comprendre comment une maladie reconnue peut se manifester singulièrement selon les individus et leur réalité intérieure et extérieure. 
    Malgré la complexité des sujets traités, le livre emploie des données abordables qui permettent à tous lecteurs de rentrer dans ces récits parfois à la limite de la fantaisie. Sans jouer de son érudition, Oliver SACKS approche avec humanité les situations en se questionnant sur les mécanismes du cerveau. On peut même noter un appel à la religion avec la notion d'âme, considération étonnante pour un docteur. Comprendre une maladie, c'est pour lui comprendre les adaptations et l'évolution d'un être accompli face à ce qu'il se déplaît à nommer un « déficit ». Il place au centre de son raisonnement la relation entre le cerveau et l'esprit, pour décrire le concept d'identité et étudier, en se détachant d'une neurologie classique, ces étranges réactions face aux affections neurologiques.

    Le « mal » du patient prédomine trop souvent dans la manière de le prendre en charge. SACKS voit plutôt la médecine comme « un art, l’art de l’observation, de la description, l’art de la relation avec le patient ». L’origine du mal doit-être cherchée au-delà du simple individu, demandant ainsi la création d’une certaine intimité avec ce dernier. Au travers de ses mémoires, SACKS nous encourage à prendre en compte la vie actuelle mais également le vécu de chaque patient : « tout dans l’homme se situe à l’intersection de la biologie et de la biographie ». La posture est-elle le reflet de la psychologie ? Avez-vous déjà croisé une personne pleine d’assurance et voûtée ? C’est bien de ce lien étrange mais réel, entre esprit et corps, que nous éclaire l'auteur dans ses récits. Une ouverture passionnante à l'aspect pluridisciplinaire du milieu de la médecine, permettant au lecteur averti de se projeter sur la nécessité de prendre en compte tous les aspects de la personne en tant qu'être humain, riche d'un quotidien et d'une histoire, plutôt qu'une personne se plaignant simplement d’un mal. Enfin, un « mal bien vécu » doit-il forcément être soigné ? L’auteur nous met face à l’histoire paradoxale de Ray, un patient atteint du syndrome de Tourette qu’il a traité afin de le faire rentrer dans les normes sociales alors qu’il vivait en adéquation avec sa maladie.

     Maintenant, cette lecture peut-elle influencer la prise en charge de nos futurs patients avec les codes actuels ?

    #SacksToKiné : venez réagir sur notre article.   

 

*Citations issues du livre et d’une interview de Olivier SACKS publiée sur Télérama.fr le 18/01/2014.

 

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15 mars 2017

LA VIE IMMORTELLE D’HENRIETTA LACKS

Par Alexia Mathonnet,  Léa Million-Brodaz, Laure Ducarre

Le livre décrit l’histoire d’une jeune femme noire, Henrietta Lacks, victime d'un cancer de l’utérus. Lors de la prise en charge de sa maladie, un médecin lui a prélevé des cellules cancéreuses à son insu. Il en a fait des cultures et s’est aperçu qu’elles proliféraient indéfiniment. Pour la science : ce sont des cellules immortelles. Elles ont permis de nombreuses découvertes et avancées dans le domaine de la santé comme : les vaccins de la poliomyélite, contre la rage, la rougeole, la variole, de meilleurs connaissances sur le cancer, une législation pour la recherche médicale sur l’homme… Mais aussi de nouveaux médicaments pour des traitements de leucémie ou cancer.

Cet ouvrage soulève de nombreuses questions éthiques. À cette époque, il n’existait pas de législation sur les prélèvements humains. Les médecins et laboratoires n’étaient donc pas en tort de faire des prélèvements. Mais un problème moral se soulève. Pourquoi ne pas demander le consentement avant ? Est-ce parce que la propriété du matériel biologique n’a pas été encore définie ou bien parce que les patients ne sont pas aptes à comprendre les expériences qui vont être faites sur leur prélèvement ? Pourquoi les législations ont mis tant de temps à évoluer ? Ces pratiques étaient-elles gardées secrètes par le monde scientifique ?      

VHL1

          

On se rend compte d’une évolution légale grâce à trois protagonistes du livre : d’abord avec Henrietta où la recherche s’est faite à son insu. Ensuite avec J. Moore on a une émergence du consentement mais non éclairé; enfin T. Slavin fut informé par son médecin du marché potentiel que pouvait représenter ses anticorps.

 

VHL2

 Le livre a abordé l’existence de procès par des patients ayant pris conscience de ces pratiques. Cependant, la justice n’a pas su se rendre compte de la gravité des faits. Malgré le recul de ces événements passés, certains scientifiques sont encore aujourd’hui convaincus que le consentement des patients ralenti l’avancée des recherches en limitant la base de données cellulaires.

Dans le monde scientifique, au fil des années, l’importance de ses cellules est devenue considérable, elle a généré beaucoup d’engouement et d’argent. Mais la famille Lacks n'a jamais été mise au courant de l'histoire de ces cellules. Elle n'a jamais eu connaissance de l’activité des scientifiques, de la ferveur autour des cellules et n’a jamais perçu le moindre argent. Pourquoi a-t-elle été mise à part ? Cette famille a l’impression de s’être fait voler, de ne pas avoir eu son dû. Nous pouvons d’ailleurs nous demander si la commercialisation permet une avancée plus rapide de la science. L’argent a t-il sa place dans la recherche même si elle a besoin de fonds de financement ? Éthiquement parlant, n’est il pas préférable de faciliter l’accès aux soins des personnes permettant cette avancée des sciences plutôt que de parler de somme d’argent ?

Pourquoi le nom d’Henrietta Lacks n’a pas été révélé comme étant celui de la patiente ayant permis ces nombreuses découvertes grâce à CES cellules ? Avec du recul, on se rend compte qu’il y a eu de nombreux non dits et d’événements maladroits. Mais au final, cela a permis de faire grandir la science et d’améliorer la législation qui l’entoure.

A la fin de la lecture de ce livre, on se pose de nombreuses questions sans pour autant avoir de réponses. Le destin des Lacks lié aux cellules d'Henrietta aurait-il été différent si Rebecca Skloot n'était pas apparu dans leur vie ? C'est l'impression que laisse l'auteure, se plaçant comme l'élément déclencheur positif du changement de leur vie. Et cette histoire ce serait-elle passée de la même manière si Henrietta était une femme blanche ?

 

14 mars 2017

Dialogue entre 3 étudiants autour du livre "Générosité"

Par Emilie Dubois, Maxime Ciriego & Ophélie Clavilier

 

(...)

Ben : Dis Emma, est-ce que tu pourrais nous expliquer ce que tu as compris du livre avant d’écrire quoi que ce soit ? Même après l’avoir fini, je ne comprends toujours pas le message.

Emma : Si tu veux, j’ai pris pas mal de notes, ça devrait aider !

Zoé: Ah super !   

Emma :Oui, à première vue, on a l’impression que le livre parle surtout de confrontation ; Science VS éthique. Par exemple, p351: « Combien seriez-vous prêts à payer pour choisir le profil de votre enfant ?»

Ben : Sympa.

Emma : Oui... Mais je pense que le message est plus profond. Premièrement le bonheur est un état d’esprit, ce n’est pas un gène, mais plus une sorte de philosophie de vie : «C’est facile, nous n’avons pas besoin d’aller mieux. Nous sommes déjà nous. Et tout ce qui existe est à nous»

Zoé : C’est Thassa qui dit ça ?

Emma : Oui, la jeune algérienne réfugiée aux Etats-Unis...

Ben :Autrement dit, il ne faut pas rechercher le bonheur à tout prix ; être heureux simplement par ce qui nous entoure?

Emma :C’est ça ! Thassa ne se rend même pas compte qu’elle est heureuse, cela fait partie de sa nature profonde, elle trouve la beauté dans les choses simples... p354-376 «Diriez-vous que vous êtes la personne la plus heureuse jamais venue au monde? - Certainement pas !», «Qu’est-ce qui vous rend heureuse ? (...) -J’adore regarder le monde par le viseur d’une caméra. Les pires réalités deviennent belles quand on les filme.»

Au début, Thassa est placée sur un pied d’estale par son professeur Russel Stone et par la Science «Et Thassa a surgit de ce monde, aussi radieuse qu’une mystique en extase», «La combinaison d’allèle idéale : le jackpot du bonheur»...

Mais plus on avance dans le livre, plus elle devient normale. Au yeux de Stone «Elle ne saute pas du lit toute rayonnante avec le soleil», et l’opinion publique : «Cette femme au tempérament génétique parfait n’était même pas amusante».

Zoé : Elle a des hauts et des bas comme tout le monde.

Emma : Exact ! De plus,au début du livre, on perçoit la légitimité de la science à vouloir chercher des gènes sur le tempérament, pour améliorer l’humanité. Mais au fil des pages, on comprend que le gène du bonheur à proprement parler n’existe pas : même le scientifique Thomas Kurton reste prudent ; l’hypothèse la plus probable n’est pas «un» gène mais «des variants génétiques» à l’origine du bien-être.

Pourtant, on assiste à l’aveuglement de la science et l’emballement médiatique dans la poursuite du bonheur : l’affaire «DU gène du bonheur» etc... Et la journaliste Tonia Schiff dénonce les médias quand ils dressent un faux portrait de Thassa ; p411 «On avait coupé le paysage de plus en plus troublé de cette jeune femme et conservé seulement les beaux panoramas».

On passe d’une légitimité à un acharnement scientifique qui finit par détruire la personne. C’est la descente aux enfers, Thassa est piégée par la science, par cette médiatisation (harcèlement, proposition de vendre ses ovules à un laboratoire, menaces de mort, etc...). Vous suivez ?

Ben : Oui je comprends mieux ! ... Mais la fin de l’histoire ?

Emma : Et bienà la fin de l’histoire, elle retrouve son environnement d’enfance (le Magreb), un cadre apaisant. Le bonheur serait donc de revenir aux choses simples de la vie. On le voit p466 «Elle descend tranquille, Kabyle des montagnes au pied sûr»

Zoé : Donc si j’ai bien suivi, pour toi, l’idée du livre serait que le bonheur est plus complexe qu’une affaire de gène ; l’environnement, l’attitude de la personne : tout un état d’esprit ?

Emma : Exactement. Et dénonce la quête du bonheur à tout prix. Après, c’est mon point de vue...

Ben : C’est vraiment intéressant, on pourrait parler de ça, non ? (...)

14 mars 2017

Emotions liées à la maladie chronique & dégénérative : patient & entourage

Par J.Bivert, L.Delannoy, S.Blache & W.Combe

Dans le livre “L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau” d’Oliver Sacks, un thème nous a particulièrement intéressés : les ressentis, émotions du malade et les décalages visibles avec ceux de son entourage plus ou moins proche.

 

Ressentis propres au patient :

L’acceptation de la maladie par le patient est un moment douloureux, charnière dans le processus de prise de conscience de sa situation.

            Tout d’abord, le patient n’expérimente pas une maladie, mais un changement, souvent mineur, dans son être. Ces incidents se multipliant, embarrassants,  incompréhensibles, effrayants et le faisant douter de son être, le font se questionner sur l’inconnu, le mènent à des hypothèses morbides.

            C’est ici que le diagnostic médical, inéluctable, le condamne. Quelque-soit sa maladie, il semble que le patient se sente désespéré, face à ce traumatisme brutal, induisant un état de choc, d'horreur et de désespoir violent. Cette souffrance, intolérable pour le psychisme, pousse le patient à mettre en oeuvre divers mécanismes de défense, lui permettant un apaisement, un retour au calme. Ceux-ci sont complexes et variables au fil du temps, permettant d’être tour à tour détaché, agressif, régressif ou occultant la réalité.

A l'inverse, il semble qu'il puisse être totalement apaisé lorsqu'il n'est pas conscient de la situation, mais ce sentiment apparaît comme instable et peut virer à la colère et l'angoisse dans des moments d’incompréhension.

Puis il faut vivre. Vivre avec. Au delà de la pathologie, contre laquelle le patient a souvent l’impression de lutter seul, Il est esseulé dans son quotidien. Entouré par l’incompréhension de l’entourage, le regard des autres d’un côté et le soin chronique ne le faisant exister que par sa pathologie de l’autre. Il est bien dur de trouver sa place, de trouver un répit, d’être considéré comme un être “normal” tant que l’on est encore maître du “soi”.

 

le docteur Guillaume Duchenne (1806-1875), précurseur de la neurologie.(image Wikipedia)

 “Alcoolique anonyme” artiste anonyme _ http://levent-qui-souffle-entre-les-oreilles.over-blog.com/article-29927501.html

 

Perception de l'entourage et Décalage de ressenti :

L’incompréhension nous pousse à la maladresse. C’est ainsi que l’on pourrait résumer la majorité des réactions de l’entourage des malades rencontrés au fil de l’oeuvre. Cette incompréhension nous prive de l’empathie habituellement présente lorsque nous sommes face à une situation ayant une portée plus universelle.

      La principale réaction de l'entourage face à des maladies si complexes semble de rire en considérant les phénomènes comme de drôles d'attitudes, les plaisanteries d'un personnage à l'humour étrange. On voit également moquerie, agacement et colère devant des situations incompréhensibles. L’entourage se demandant si la personne n’est pas simulatrice, folle, ivre. « La société manque de mots et de sympathie » pour de tels états selon O.Sacks.

B3B4

 

    Le soignant, admis comme une composante à part entière de la vie du patient, est aussi régi par sa propre considération de la pathologie. Ici le Professeur Sachs apparaît souvent surpris, perplexe voire amusé. Piqué au vif dans sa curiosité, il étudie ce qu’il décrit lui même comme “des bizarreries”.

On perçoit donc un grand décalage entre les perceptions de l'entourage et celles du patient, mais ce qui est surprenant est surtout la chronologie, l’évolution dans le temps de ces ressentis.

 

 La chronologie du décalage des perceptions

      Il semble finalement que l'évolution de l'entourage proche soit inverse à celle du patient. En effet, alors que le patient est très conscient de l'existence d'un problème au départ, il semble l'être de moins en moins avec le temps. A l'inverse, l'entourage semble sous-estimer la gravité de la situation puis devenir inquiet et terrifié dès qu'il en prend conscience.

 

B5

 

 

Ce qui nous a intéressés :

http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2008-10/mauvaisenouvelle_vf.pdf   

Artistes ayant illustré des pathologies mentales :

Shawn Coss (inktober)

Toby Allen (zestydoesthings)

 

 

 

 

 

 

13 mars 2017

Le bonheur assassiné ?

 Par Axelle Bouvier, Lorène Cogne, Nicolas Huneau & Anna Bugand-Bugandet

 

https://www.google.fr/search?q=m%C3%A9dia&espv=2&biw=1280&bih=748&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwjB5tas7MbSAhWM8RQKHT_jD8sQ_AUIBygC#tbm=isch&q=bonheur&*&imgrc=5MWePkiSW15oNM:

 

Le livre Générosité de Richard Powers expose les enjeux de société que sont les progrès scientifiques et génétiques. La quête éternelle du bonheur et du bien être est au cœur de cet ouvrage : peut-on jouir pleinement du bonheur ?

 

 

 

  Richard Powers nous entraine dans son intrigue au cœur de laquelle s’inscrivent quatre personnages centraux : Thassa, Russel, la psychologue Candace et le scientifique Thomas Kurton. Russel Stone, correcteur d'articles, donne des cours d'écriture à des étudiants dont fait partie Thassa Amzwar, une élève intrigante par sa bonne humeur constante.

 

                 Nous allons nous appuyer sur cette histoire pour nous intéresser à l’influence des médias sur le comportement des individus et aux conséquences induites par la médiatisation d’une information.

                Le terme hyperthymie va se suffire à lui-même pour déclencher l'intrigue de l'histoire. Il s’agit d’ "un trouble embellissant l’existence" : "c’est l’extase, sans le désespoir cyclique". De part son métier, Candace va formuler l'hypothèse de la présence de cet état euphorique chez Thassa. Seuls Candace et Russel ont connaissance de cette présomption.

                Mais rapidement, le prétendu viol de Thassa et sa médiatisation vont dévoiler ce terme au grand public. L’hyperthymie fait les grands titres des journaux.  Les articles vont alors être mondialement diffusés. Richard Powers nous montre, sur cet exemple, la rapidité avec laquelle les informations se propagent à l’échelle planétaire.

                Après une série de tests, Thomas Kurton confirme la présence de gènes particuliers chez la jeune femme kabyle, Thassa Amzwar. Celle-ci, ayant rencontré des épreuves très difficiles dans sa vie, arrive cependant à dégager une aura positive, d’où le surnom qui lui est donné : Miss générosité. Bien que ces tests demeurent anonymes, l’identité de Thassa va être rapidement révélée et le monde entier va imaginer qu’un gène est à l’origine du bonheur absolu.

 

                Au début de sa médiatisation, la jeune femme a la volonté d’aider les personnes qui la sollicitent. Mais que ce soit dans le monde de Richard Powers ou dans le nôtre, la déformation des mots face à l’incompréhension est omniprésente. « Vos parents au Canada sont hypothermiques eux aussi ? »

              

https://www.google.fr/search?q=m%C3%A9dia&espv=2&biw=1280&bih=748&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwjB5tas7MbSAhWM8RQKHT_jD8sQ_AUIBygC#tbm=isch&q=m%C3%A9dia+manipulation&*&imgrc=WO7WB_6Enobv6M

  Seulement, Thassa va se laisser dépasser par les évènements. Son comportement en est alors affecté. En effet, sa conduite si chaleureuse se trouve métamorphosée, "son aura s’était modifié". Elle devient grossière, agressive, "je ne suis pas un ange à la con !" et nerveuse, "elle frappe la table de la main". Elle vit pour la première fois des émotions qui lui étaient jusque-là inconnues : peur, tristesse, stress, perte de confiance en soi, impuissance : « je ne peux pas. Je … n’ai pas la force ». Mais cet impact ne sera pas qu'émotionnel ; Thassa se transforme physiquement pour se protéger des regards.

 

                Cette situation vécue par l’algérienne renvoie à un sujet de société actuel : la notion de vie privée. L’omnipotence des médias et des réseaux sociaux peut, en effet, porter atteinte à notre intimité. L'écrivain nous lance donc comme un avertissement face à ces technologies qui engloutissent notre intimité. Les informations et rumeurs se répandent à une vitesse incontrôlable, et ont de lourdes conséquences qui s’inscrivent durablement.

 

                Finalement, comme tout effet de mode, Thassa devient obsolète, les gens se lassent d’elle après avoir puisé toute son énergie positive. "Elle s’assombrit", "le monde se dérobe sous ses pieds", "je veux seulement retrouver ma vie d’avant"... Tous ces événements la poussent même à la tentative de suicide.

                Ainsi, on peut se demander si son allégresse n’est pas exacerbée par moments. N’est-elle pas en phase de désespoir cyclique ? Ne souffre-t-elle pas plutôt d’hypomanie ? 

 

 

 

 

 

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12 mars 2017

Des cellules immortelles... Mais à quel prix?

 

Par  Julie Réat, Lucas Ondrus et Marine Losa

 

  1. Situation

1.Cellules HeLa

Henrietta Lacks, issue d’une famille noire travaillant dans des champs de tabac est aujourd’hui connue et reconnue par le monde scientifique, ce qui n’a pas toujours été le cas. C’est suite à un prélèvement de ses cellules, nommées HeLa, comme les initiales de son prénom, que des avancées scientifiques majeures ont pu propulser la médecine moderne dans une nouvelle ère.

 

 

 

 

2.Henrietta & David Lacks

 

 

Henrietta était mariée à son cousin : David Lacks ; et de cette union, ils eurent cinq enfants : Elsie, Lawrence, Sonny, Deborah et Joseph.

Cette famille venait d’un niveau social modeste, et n’avait pas le même rapport au corps, à la religion et à la science que les personnes avec qui elle a du être confrontée suite au cancer du col de l’utérus d’Henrietta. En effet, médecins, scientifiques, chercheurs, soignants, tous avaient un plus haut niveau culturel et scientifique. C’est de ce décalage, qui n’a cessé de se creuser, qu’est né l’incompréhension de la famille d’Henrietta lors de la suite des évènements.

 

 

 

 

3.Hôpital Johns Hopkins

 

 

C’est dans l’aile réservée aux noirs, de l’hôpital Johns Hopkins dans le Maryland, que la jeune femme a été prise en charge. En effet, dans les années 50, la ségrégation raciale était fortement présente aux Etats-Unis, d’où le fait que les patients noirs et blancs n’étaient pas soignés au même endroit.

 

 

De part la situation et le contexte social, cette famille n’avait recourt aux soins que tardivement d’où une prise en charge de moins bonne qualité et la consultation d’Henrietta qui mena au diagnostic d’un cancer du col de l’utérus n’échappa pas à cette règle. 

 

Maison où Henrietta a passé son enfance, Clover, Virginie

De plus dans la ville de Clover, lieu où les enfants d’Henrietta passèrent leur enfance, des rumeurs circulaient : « les médecins avaient en fait inoculé la syphilis à ces hommes afin d’étudier la maladie. »

On entendait aussi dire que des personnes se faisaient enlever la nuit dans la rue pour mener sur eux des expérimentations.

Cette psychose générale de la population noire en plus de l’aspect financier des soins renforçait le fait qu’ils ne se faisaient soigner que lorsque la situation devenait grave.

 

 

 II. Éthique

5. Dossier Patient de nos jours

 

Lors de notre lecture, certains faits nous ont interpellé : premièrement, nous avons constaté un décalage entre la situation vécue par Henrietta Lacks et celle décrite par les médecins dans le dossier médical.

«  Henrietta signala à plusieurs reprises à ses médecins qu’elle avait l’impression que le cancer gagnait du terrain (…), mais à l’examen ils ne trouvèrent rien d’anormal « La patiente dit se sentir relativement bien, nota l’un d’entre eux dans le dossier » ».

 

  

6. Célèbre Photo d'Henrietta Lacks

Suite à plusieurs incohérences, nous nous sommes demandés si la couleur de peau des patients influençait la prise en charge médicale et la manière de compléter le dossier médical. De plus, certains de ses traitements n’ont pas été référés dans le dossier, comme le traitement par radium, et les prélèvements tissulaires réalisés sur Henrietta lors d’une de ses opérations. Ces prélèvements ont été réalisés à son insu ; à cette époque, aucune réglementation n’existait pour le prélèvement à destination de la recherche sur les personnes vivantes.

De nos jours, le dossier patient a évolué positivement et les praticiens sont plus assidus pour le remplir mais il est encore possible de trouver des incertitudes dues à l’erreur humaine. Les prélèvements tissulaires sur les personnes vivantes ont été réglementés pour la recherche et nécessitent désormais un consentement éclairé.

 

Ce livre, dans son ensemble, soulève de nombreuses questions éthiques qui n’ont pas toutes pu être citées. Certaines de ces questions sont toujours d’actualité ce qui montre toute la pertinence de ce livre tiré d’une histoire vraie.

 

 

Couverture du livre _ https://http://localhost//images/I/41rp7c1i9pL._SX307_BO1,204,203,200_.jpg

Bibliographie :

Livre de Rebecca Skloot :

- « les médecins avaient en fait inoculé la syphilis à ces hommes afin d’étudier la maladie. » P.76

- «  Henrietta signala à plusieurs reprises à ses médecins qu’elle avait l’impression que le cancer gagnait du terrain (…), mais à l’examen ils ne trouvèrent rien d’anormal « La patiente dit se sentir relativement bien, nota l’un d’entre eux dans le dossier » ».  p.92

 

 

 

 

 

Images :

  1. http://bioutils.unige.ch/images/HeLa%20%20cells.jpg
  2. http://www.nature.com/polopoly_fs/7.11771.1375801249!/image/1.13511_cropped_Henrietta-Lacks_and_husband.jpg_gen/derivatives/landscape_400/1.13511_cropped_Henrietta-Lacks_and_husband.jpg
  3. http://msa.maryland.gov/megafile/msa/speccol/sc4800/sc4800/000002/000000/000001/images/h215.jpg
  4.  https://http://localhost//images/G/01/randoEMS/photo_4_lg.jpg
  5. http://boutique.berger-levrault.fr/media/catalog/product/5/3/530800_couv.jpg
  6.  https://static01.nyt.com/images/2013/08/08/science/08zimmer/08zimmer-blog427.jpg

 

 

9 mars 2017

On l'a lu, aimé, on vous dit pourquoi!

 Par B.Timossi, J.Duroux & F.Lozé

http://descartesinfo.parisdescartes.fr/2016/01/06/creation-dune-formation-diplomante-unique-en-france-philosophie-pratique-de-leducation-et-de-la-formation/

 

 

 

 

On a aimé :

-          Suivre les investigations & réflexions du neurologue, qui en suscitant la curiosité du lecteur, l’emmènent dans son univers (presque fantastique!) avec simplicité & finesse

-          Etre troublés par les cas surréalistes du récit qui démontrent  les possibilités fantastiques du cerveau humain, illustrés par ces dysfonctionnements

-          Le point de vue très humaniste d’Oliver Sacks, empreint de philosophie, qui permet d’entrevoir une relation soignant/soigné pleine d’empathie, de curiosité voire même d’admiration pour les ressources souvent inattendues des patients

-          L’importance donnée aux dimensions psychologiques, humaines, sociales des patients à côté de la dimension scientifique qui est largement atténuée

 

Ce qu’on en retient en tant que soignants :

http://www.psybient.org/love/always-keep-it-open/

 

-          Oliver Sacks ne voit pas ici la maladie comme une affection unique du corps mais comme un complexe qui entremêle pathologie, personnalité et identité des individus. Il nous montre que l’on ne peut s’arrêter à ce que l’on sait/ce que l’on voit/ce que l’on croit comprendre du patient et toujours aller plus loin en alliant raisonnement clinique, écoute & empathie…

  

  

Pour reprendre le clin d'oeil à Magritte de la couverture du livre, qui nous semble correspondre avec notre réflexion... http://artsticulation.canalblog.com/archives/2015/11/05/32886938.html

 

Et vous ? Qu’en avez-vous pensé ? On est curieux de vos réactions… Partagez nous vos réflexions dans les commentaires !

 

 

9 mars 2017

Vous l'avez lu? Aimé? Alors vous allez sûrement aimer...

Par B.Timossi, J.Duroux & F.Lozé

… voici d’autres supports montrant des points de vue variés sur les dysfonctionnements du cerveau qui peuvent vous plaire...

=> N’hésitez pas à compléter cette liste en nous laissant en commentaires vos idées/coups de cœur sur le sujet !

 

 -   Films :

RainMan Poster - Source Photo : https://en.wikipedia.org/wiki/Rain_Man

  « Rainman » de Barry Levinson (1988) avec Tom Cruise & Dustin Hoffman :

 et notamment la scène de la boîte d’allumettes qui rappelle la nouvelles des « Jumeaux »

 

 

 

 

 

 

Memento_Poster - Source Photo : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=25744.html

 

« Memento » de Christopher Nolan (2000) qui rappelle la nouvelle "Le marin perdu"

 

 

 

 

 

 

-  BD :

81pB829+JrL

 

 

 

« La femme qui prenait son mari pour un chapeau »  Fiamma Luzzati, décrypte en quelques traits plusieurs cas neurologiques

 

 

 

 

 

 

-      Blogs :

 

 

  •           Awkward Yeti_Blog - Source Photo : http://theawkwardyeti.com/comic/art-life/http://theawkwardyeti.com/comic/fear-failure/

  •          Des planches humoristiques sur le sujet des dissonances entre le « cœur » et le « cerveau » pour rappeler le rapprochement de Sacks entre la « maladie » du cerveau et la personnalité du patient

 

 

-          TED Talks:

 

 

9 mars 2017

Vous ne l'avez pas encore lu? Quelques "outils" pour mieux en profiter...

By B.Timossi, J.Duroux & F.Lozé

 

Tout d’abord, une Petite bande annonce du livre,

Ensuite, Qui était cet Oliver Sacks ?

Oliver Sacks - Source Photo : http://www.sciencepresse.qc.ca/blogue/2015/03/02/oliver-sacks-mille-facon-detre-humain

 =>  Neurologue  britannique (1933-2015), professeur à l’université de médecine et écrivain

=> Est surnommé : « neurologue romantique »  (lire cet excellent article) ou « neurologue des lettres » ou même, par ses détracteurs « Médecin qui prenait ses patients pour une carrière littéraire 

=> Lui-même un cas neurologique :

- Est atteint de prosopagnosie  (serait-ce quelque part un peu lui, l’homme qui prenait sa femme pour un chapeau ?)

- A conduit ses propres xpérimentations avec différentes drogues (il a avoué plusieurs années après que le cas de la nouvelle « dans la peau du chien » était lui-même)

 

 

Neurosciences _ Source photo : http://www.physiotherapeute.com/recherche/neurologie

Pourquoi a-t ’il écrit ce livre ? Quelle était l’époque, le contexte ?

En 1985, Oliver Sacks travaille aux USA, comme neurologue consultant dans diverses structures hospitalières. A cette époque, de nombreuses évolutions en neurochirurgie et neuro-imagerie font progresser la science de la neurologie. Oliver Sacks, se revendiquant être à la fois « médecin et naturaliste », « scientifique et romantique » (selon sa préface), semble chercher à insister plutôt sur l’importance d’une approche plus humaine & globale.

 

Couverture du livre : R.Magritte - Source photo : http://www.seuil.com/ouvrage/l-homme-qui-prenait-sa-femme-pour-un-chapeau-oliver-sacks/9782757840214

 

 

 

Mini glossaire bien utile pour la lecture : 

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